Alors que le président de la République Emmanuel Macron a annoncé son souhait de construire des universités européennes, Eucor – Le Campus européen se trouve de nouveau à un tournant de son histoire. À l’occasion du Mois de l’Europe, rencontre avec le vice-président délégué aux Relations franco-allemandes, Joern Pütz, qui évoque les perspectives d’avenir du réseau trinational.
Le ministre-président du Land de Bade-Wurtemberg était à Strasbourg le 12 avril. Pourquoi cette visite ?
Accueillir Winfried Kretschmann, aux côtés de l’État et de la Région, cela signifie pour l’Unistra réaffirmer son engagement en faveur du développement du campus européen – constitué depuis deux ans en Groupement européen de coopération territoriale (GECT). La déclaration signée le 12 avril dernier constitue un signal fort, une volonté affichée d’un pas supplémentaire pour Eucor – Le Campus européen, vers une université européenne.
Sur le papier, Eucor – Le Campus européen a toutes les caractéristiques des universités européennes évoquées par Emmanuel Macron…
C’est vrai, qu’il s’agisse de l’adossement formation-recherche ou de la délivrance de cursus et de diplômes transnationaux. L’Université de Strasbourg compte actuellement 19 formations bi- ou tri-diplômantes (labellisées par l’Université franco-allemande), dont dix intégrées au campus européen (et trois supplémentaires en passe de l’être). Les diplômes obtenus dans les universités partenaires sont automatiquement reconnus chez nous. Et, côté recherche, nous en sommes déjà à la deuxième vague de l’appel à projets Seed Money, dont les 300 000 € mis au pot commun servent à amorcer des projets prometteurs communs. Les coopérations existent en recherche, il s’agit pour nous d’être meilleurs pour les identifier, afin de les cartographier.
Du fait de notre position transfrontalière, facilitatrice dans la création de liens, nous sommes certainement l’une des universités les plus avancées en France (avec notre partenaire l’Université de Haute-Alsace) en matière de coopération transfrontalière. C’est d’ailleurs l’objet de la journée d’études organisée ce vendredi 18 mai, « Bologne transfrontalier », à l’occasion des 20 ans du processus de Bologne.
Mais outre le fait de pouvoir éventuellement servir de modèle dans la constitution de ces futures universités européennes, c’est la question de nos moyens financiers qui se pose désormais…
C’est-à-dire ?
Nous arrivons à la fin de la période de financement Interreg de trois ans. Le réseau est mis en place et fonctionne, il faut maintenant assurer sa pérennisation. Nous espérons bénéficier de crédits de la Commission européenne (Eramus+ ou FP9). Nous avons besoin de fonds pour nous permettre de développer des projets, maintenir dans les universités partenaires1 les équipes dédiées au campus européen, rendre le réseau attractif pour attirer des chercheurs de haut niveau ou mettre en place de nouvelles formations en cotutelle. C’est le grand challenge de ces prochains mois : nous construisons actuellement notre plan stratégique pour les dix prochaines années.
Aujourd’hui, les mobilités individuelles et ponctuelles au sein du campus européen concernent un millier d’étudiants environ2. Quelles modalités vont être mises en place pour faire progresser ce nombre ?
L’idée est bien sûr de lever les barrières à la mobilité. Nous espérons qu’un outil va nous y aider : la carte étudiante européenne. Une expérimentation par une cohorte d’étudiants suivant des cours à l’Unistra et au Karlsruher Institut für Technologie va être très prochainement lancée. Charlotte Tavernier, de l’équipe du campus européen, travaille sur ce dossier, en lien avec le Centre national des œuvres universitaires et scolaires (Cnous). La région du Rhin supérieur est pilote sur ce dossier. Les bibliothèques et les restaurants universitaires ont été identifiés comme services prioritaires. Les transports viendront ensuite, car bien qu’ils soient cruciaux, une coopération entre opérateurs de plusieurs nationalités est plus complexe à mettre en œuvre.
Propos recueillis par Elsa Collobert
1 Universités de Bâle, de Fribourg, de Haute-Alsace, de Strasbourg, Karlsruher Institut für Technologie (KIT)
2 Sur un total de 123 500
Les programmes franco-allemands* à l’Unistra c'est...
En recherche
16 manifestations de mise en réseau
9 cotutelles de thèse
6 collèges doctoraux
5 écoles d'été et d'hiver
En formation
19 cursus bi- ou tri-diplômants en licence et master
* Qui incluent Eucor - Le Campus européen. Chiffres pour l'année universitaire 2017-2018
Difficile de passer à côté de l’information : la nouvelle réglementation relative à la protection des données personnelles (Règlement général sur la protection des données-RGPD) entre en application le 25 mai, à l’échelle de l’Union européenne (UE). Une avancée pour la protection de la vie privée des citoyens, qui concerne aussi l’Université de Strasbourg !
Avec l’omniprésence des outils numériques dans nos quotidiens professionnel et personnel, une harmonisation des règles de traitement des données qui y sont attachées devenait urgente. C’est chose faite avec le RGPD, qui entre en application le 25 mai.
« Un grand pas pour donner aux Européens davantage d’outils pour contrôler leurs données : chacun est concerné, en tant que producteur de données, responsable de traitement, ou tout simplement en tant que citoyen », apprécie Sarah Piquette, Correspondante informatiques et libertés de l’Unistra (CIL).
Jusqu’à présent, en France, ces questions étaient régies par la loi Informatique et libertés (1978), modifiée par la directive européenne de 1995. « La création des CIL date des années 2000 », précise celle qui occupe ce poste créé à l’Unistra en 2009.
Culture de la protection des données
Du fait de cette création de poste il y a déjà près de dix ans, l’Unistra est bien avancée sur les traitements de données à caractère personnel, c’est-à-dire toutes les actions sur ces données collectées, de leur gestion à leur archivage. Alors que cela devient obligatoire à l'échelle de l'UE, l'Unistra consigne déjà plus de 200 traitements dans un registre en ligne librement accessible (informations dont disposent les ressources humaines, les scolarités, nos plateformes de messagerie, etc.). Internes et externes, tous les traitements de données sont actuellement passés au crible par Sarah Piquette. « Je vérifie que les principes fondamentaux d’information des usagers ou d’utilisation des données conforme à la finalité annoncée sont respectés. J’établis aussi des clauses contractuelles-types pour les sous-traitants, dans le cas par exemple du stockage des données de la médecine du travail. »
« Nous ne risquerons pas d'amendes passé le 25 mai, puisqu'ici le gros du travail est déjà fait. Cette date n'est pas un couperet », tient à préciser Sarah Piquette. Elle se félicite encore qu’« une culture de la protection des données personnelles » ait commencé à germer à l’Unistra. « On me consulte par exemple pour savoir si la collecte des coordonnées de proches des employés à prévenir en cas d’accident est autorisée : une preuve que les bons réflexes existent ! »
Droit à l’oubli, portabilité…
Son « travail de l’ombre », à l’interface entre technique et usages quotidiens, est de continuer à faire progresser cette culture. « Je dois être mise au courant de tous les traitements, la marge de progression se situant du côté de ceux propres aux composantes et laboratoires (sondages de recherche, formulaire de participation à un séminaire, etc.). »
À son travail quotidien de rencontre avec ceux qui sollicitent son expertise, Sarah Piquette ajoute la dimension d’information sur le RGPD.
Transparence accrue, consécration du droit à l’oubli, protection renforcée des mineurs et des sanctions en cas de non-respect de la vie privée… font partie de ses mesures-phares. Sans oublier une nouveauté de taille, la portabilité des données (transfert de ses données d’une plate-forme à une autre) : « On ne sait pas encore concrètement comment cela se passera si, par exemple un étudiant candidat chez nous demande à récupérer ses données. À grande échelle, cela peut être compliqué et demander la mise en place de nouveaux outils. Nous y travaillerons alors avec la Direction du numérique. »
E. C.
Protection des données : l’info compte !
Comme Sarah Piquette le rappelle, tout le monde est concerné par la question des données personnelles. « De nombreuses possibilités existent pour s’informer sur le sujet » : la Cnil propose par exemple sur son site des explications dessinées, interactives et synthétiques. « Et leur compte Twitter est une vraie mine d’or ! » Pour ceux qui souhaiteraient aller plus loin, « il existe aussi des Mooc ».
Fermée pour déménagement depuis le 29 mars, la bibliothèque du Pôle européen de gestion et d’économie(Pege) a rouvert ses portes mercredi 16 mai, dans un nouvel espace repensé, lumineux et aéré. Cette construction s’inscrit dans le cadre de la réhabilitation globale du bâtiment, financée par l’Opération campus.
L’entrée dans la nouvelle bibliothèque du Pege est spectaculaire : on y accède via un sas vitré, véritable puit de lumière. « Pour le moment, le seul chemin possible se fait depuis les amphithéâtres, en sous-sol du bâtiment, explique la responsable de la structure, Sabrina Rigal. Mais à terme, on pourra aussi y accéder en descendant depuis le parvis extérieur. »
Sur l’emplacement de l’ancien parking, l’extension vitrée accueillant la bibliothèque (au rez-de-chaussée) et la future cafétéria du Crous (au premier étage, ouverture prévue au printemps 2019) est en effet conçue pour fonctionner indépendamment du reste du bâtiment. « Dès le 22 mai, nous reprenons nos horaires habituels d’ouverture, de 9 h à 23 h du lundi au vendredi, et de 9 h à 19 h le samedi. »
La bibliothèque occupe 2 700 des 3 200 m2 de l’extension. « Alors que l’ancienne bibliothèque était déployée sur trois étages, nous travaillerons désormais de plain-pied, y compris pour notre magasin. C’est un confort de travail indéniable ! »
Besoins des étudiants
Projeté depuis fin 2009, le traitement et le déménagement des collections de la bibliothèque a été bien anticipé : « Nous avons travaillé ces quatre dernières années au tri de notre fonds et à une nouvelle cotation de nos ouvrages. » Côté mobilier, la plupart des anciennes étagères ont été réaffectées dans d’autres bibliothèques du réseau. Les étagères basses ont été privilégiées, « pour ne pas arrêter le regard dans la grande salle de lecture ».
« C’est un choix de notre part, mais pour le reste les besoins des étudiants ont été pris en compte. Nous les avons régulièrement consultés, via notamment des enquêtes de satisfaction1. » Si le nombre total de places assises – 550 – n’augmente pas, le nombre de salles de travail en groupe bondit de cinq à quatorze. « Chacune est dotée d’un tableau blanc et leurs configurations varient (tables hautes, basses, fauteuils). Plus besoin d’être au minimum trois pour réserver une salle, être deux suffit : c’était une demande récurrente des étudiants. » Les réservations s’effectuent toujours depuis l’application Affluences.
Travail collaboratif et autonomie des usagers
Autre grande nouveauté, qui fait la fierté de l’équipe de la bibliothèque : deux media scape (systèmes permettant de brancher plusieurs ordinateurs et de projeter les écrans) ont été installés pour favoriser le travail collaboratif. Un automate de prêt/retour a également été installé, afin de favoriser l’autonomie des usagers.
Un nouvel espace de formation de 24 places, doté d’un tableau blanc interactif, a été créé, qui pourra aussi bien servir aux formations des étudiants qu’aux personnels du Service des bibliothèques, de la Faculté des sciences économiques et de gestion (FSEG), de l’École de management (EM) et également de l’Unité régionale de formation à l'information scientifique et technique (Urfist). Une partie de l’équipement et du mobilier a été financée par ces deux derniers2. Les bureaux des huit membres de l’équipe ont été ré-agencés, pour correspondre davantage aux besoins du service.
E. C.
Escape game, murder party...
Devant le succès de l’escape game organisé pour la fermeture de la bibliothèque, l’équipe va proposer pour sa réouverture une murder party, le 22 mai. « L’occasion de découvrir autrement ce nouveau lieu ». Les salles de travail en groupe serviront par exemple de salles d’interrogatoire… « Maintenant que ce déménagement est derrière nous, nous allons pouvoir nous consacrer davantage aux animations, pour faire de notre bibliothèque un véritable lieu de vie », se félicite Sabrina Rigal.
1 Sabrina Rigal est la référente Marianne pour le Service des bibliothèques de l’université.
2 Dans le cadre d’un appel à projets lancé par le Conseil de la formation et de la vie universitaire (CFVU)
La 10e édition des Doctoriales d’Alsace a réuni 36 doctorants du Collège doctoral de l'Université de Strasbourg, du 14 au 18 mai, à la Villa Mathis à Breitenbach. Ce mélange savant de biologistes, historiens, chimistes, physiciens, anthropologue imagine et conçoit en quelques jours un projet innovant.
Depuis dix ans, Yves Remond, professeur de l’Université de Strasbourg, organise de main de maître ces Doctoriales, pour permettre aux doctorants de faire émerger leur créativité, mettre en commun leurs savoirs et faire apparaitre leurs compétences transférables.
Une semaine riche de collaboration et d’échanges, qui se clôture par la présentation de chaque projet devant un public de chercheurs, directeurs d’école doctorale et devant un jury composé de représentants du monde socio-économique.
Le meilleur projet est récompensé par un prix. Cette année, celui-ci a été remporté par l'équipe Les pirates du savoir, avec leur projet « IntelliMotion ».
À l'occasion du Festival de Cannes, les Presses universitaires de Strasbourg (PUS) organisent un jeu concours Facebook pour faire connaître sa collection « Formes cinématographiques ».
Il vous reste trois jours – jusqu'au 21 mai, minuit – pour participer au jeu concours Cinéma & livre organisé par les PUS, en partenariat avec le réseau Alumni de l'université.
Rendez-vous en ligne pour tenter de gagner l'un des quatre livres de la collection « Formes cinématographiques », en répondant à quelques questions.
À noter, les questions sont mises en ligne du 16 au 19 mai, mais les participants ont jusqu'au 21 mai, minuit, pour y répondre. Un tirage au sort départagera les gagnants.
Bonne chance !
La Direction des relations internationales (DRI) de l’Université de Strasbourg était représentée lors de la dernière assemblée générale annuelle de l’Utrecht Network, réseau de coopération d’universités européennes dans le domaine de l’internationalisation.
Sandra Rebel (coordinatrice institutionnelle Erasmus+) et Cécile Gauby (coordinatrice institutionnelle Erasmus+ adjointe) se sont rendues à l’Université Comenius de Bratislava (Slovaquie), le 13 avril. L’assemblée générale du réseau Utrecht visait à établir une réflexion sur la prochaine programmation Erasmus+.
L’Université de Strasbourg est membre de ce réseau depuis sa création, en 1987. Composé de 32 membres dans 27 pays, il réunit des universités de toute l'Europe, avec pour missions communes un partage de bonnes pratiques et d'amélioration du processus d'internationalisation, tant pour les étudiants que pour les personnels.
En 30 ans d’existence, le réseau a facilité la mobilité de plus de 32 000 étudiants.
L’Unistra coordonne le programme d’échange d’étudiants au sein d’un réseau interuniversitaire de treize établissements d’enseignement supérieur situés aux États-Unis. La Direction des relations internationales assure la gestion de l’ensemble des mobilités au sein de ce réseau.
Mai | Juin | |
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Conseil académique (CFVU+CR) 14 h - Mardi | / | / |
Congrès (CA+CFVU+CR+CTE) 14 h - Mardi | / | 26 |
Conseil d'administration (CA) 14 h - Mardi | 29 | 26 |
Commission de la formation et de la vie universitaire (CFVU) 14 h - Mardi | 22 | 19 |
Commission de la recherche (CR) 14 h 30 - Mercredi | / | 13 |
Conférence des directeurs de composantes 14 h 30 - Mardi | 15 | 5 |
Conférence des directeurs des unités de recherche 10 h - Vendredi | / | 29 |
Réunion des responsables administratifs de composantes et des chefs de services centraux 9 h - Lundi | 14 | / |
Comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail 14 h - Lundi | / | 4 |
Comité technique d'établissement (CTE) | / | 28 |
Conseil académique restreint (CACr)* | / | 8 |
Conseil d'administration restreint (CAr)** | / | 8 |
* À 9 h | ||
** À l'issue du CACr |
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